ANTROPOSEINE ANalyse de la structure TROPhique et cOntribution des habitats de l’estuaire de la SEINE

27 juil 2017

ANTROPOSEINE ANalyse de la structure TROPhique et cOntribution des habitats de l’estuaire de la SEINE
Projet GIP Seine-Aval. Janvier 2014 – mars 2017

Lors des années passées, les projets financés par le Programme Seine Aval ont permis de décrire le fonctionnement écologique des différents secteurs du lit mineur de l’estuaire de la Seine et des différentes composantes de l’écosystème. De nombreuses connaissances écologiques ont été acquises sur les différents secteurs du lit mineur de l’estuaire de la Seine sur la partie orientale de la Baie de Seine.

L’objectif principal du projet ANTROPOSEINE était de faire une synthèse de l’ensemble de ces connaissances afin de décrire le fonctionnement du réseau trophique des différents secteurs qui composent l’ensemble de cette zone, dans la continuité des travaux initiés en modélisation écosystémiques, par Hervé Rybarczyk, Jean-Claude Dauvin, Pierre Chardy et Jérémy Lobry. Par l’association de différentes approches numériques, et les travaux méthodologiques complémentaires développés, la synthèse de ces informations préalables a pu être réalisée.

Il en ressort que :

- Si les facteurs climatiques et environnementaux jouent un rôle majeur dans la dynamique de l’ichtyofaune dans l’estuaire, les productions benthique et zooplanctonique restent un facteur clé du fonctionnement trophique.
-  De même, les habitats intertidaux des zones Nord et Sud de l’estuaire jouent un rôle important de nourricerie pour les oiseaux et les poissons.
- Ces zones au fort potentiel trophique définissent la capacité d’accueil trophique de l’estuaire pour les prédateurs. Ce potentiel est à préserver dans un contexte de marinisation généralisée des estuaires du littoral européen.

L’application du cadre théorique d’interprétation des indices de l’analyse des réseaux écologiques aux écosystèmes estuariens est loin d’être évidente et reste un enjeu scientifique. En effet, les estuaires sont des systèmes géologiques relativement jeunes et éphémères. Dans ce contexte, le cadre conceptuel de la maturation des écosystèmes perd de sa consistance, ou tout du moins, les propriétés des estuaires doivent être regardées à l’aune de cette jeunesse. Les estuaires sont aussi singulièrement dynamiques et fluctuants. On pourrait ainsi supposer que la variabilité hydrodynamique qui maintient l’estuaire dans un état de non-climax empêchant l’établissement d’un système «mature» et «stable». Paradoxalement cela pourrait être l’origine d’une forme de résilience de l’écosystème face aux perturbations naturelles voire anthropiques, le recyclage et l’omnivorie jouant un rôle tampon face aux perturbations. 

Partenaires : M2C, IRSTEA Bordeaux

Contact BOREA : Nathalie Niquil, Equipe 5, nathalie.niquil@unicaen.fr

 

 

Délimitation des 6 boîtes spatiales étudiées. FN = Fosse Nord, FS = Fosse Sud, CH = chenal ou zone endiguée, E4 = zone de transition, E2 et E14 = zones marines. Ces trois dernières sont définies en se basant sur la carte de Baffreau et al. (2017). Résumé des principales conclusions (modifié de Tecchio et al. 2015 et Tecchio et al. 2016). © Tecchio Samuele and Nathalie Niquil