Northeast Atlantic elasmobranch community on the move: functional reorganisation in response to climate change

Coulon, N., Elliott, S., Teichert, N., Auber, A., McLean, M., Barreau, T., Feunteun, E., & Carpentier, A. (2024). Northeast Atlantic elasmobranch community on the move: Functional reorganization in response to climate change. Global Change Biology, 30, e17157. https://doi.org/10.1111/gcb.17157

Alors que des modifications de la distribution spatiale ont été documentées chez de nombreux poissons marins dans le cadre du changement climatique, les réponses des élasmobranches ont rarement été étudiées, ce qui peut avoir conduit à une sous-estimation des menaces supplémentaires potentielles qui pèsent sur eux. Compte tenu de leur rôle irremplaçable dans les écosystèmes et de leur risque élevé d'extinction, nous avons utilisé une série chronologique de 24 ans (1997-2020) de campagnes scientifiques de chalutage de fond pour examiner les effets du changement climatique sur la distribution spatiale de neuf espèces d'élasmobranches dans les eaux de l'Atlantique Nord-Est. En utilisant une modélisation hiérarchique des communautés d'espèces (HMSC), appartenant aux modèles conjoints de distribution des espèces (jSDM), nous avons constaté que les habitats appropriés pour quatre espèces ont augmenté en moyenne d'un facteur de 1,6 et, pour six espèces, se sont déplacés vers le nord-est et/ou vers des eaux plus profondes au cours des deux dernières décennies. En intégrant les traits des espèces, nous avons montré que les changements dans l'adéquation de l'habitat ont entraîné des changements dans la composition des traits des élasmobranches. En outre, les communautés se sont déplacées vers des eaux plus profondes et leur niveau trophique moyen a diminué. Nous notons également une augmentation de la taille moyenne de la communauté à maturité, parallèlement à une diminution de la fécondité. Étant donné que les raies et les requins sont fonctionnellement uniques et dangereusement vulnérables à la fois au changement climatique et à la pêche, nous plaidons pour une prise en compte urgente des traits des espèces dans les mesures de gestion. Leur utilisation permettrait de mieux identifier les espèces dont la perte pourrait avoir des impacts irréversibles face à la myriade de menaces anthropiques.

Contact BOREA : Noémie Coulon, noemie.coulon@mnhn.fr