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- Karine ROUSSEAU
Karine ROUSSEAU
Ancien membre du laboratoire
Mes recherches concernent le contrôle neuroendocrinien des métamorphoses et de la reproduction chez les poissons téléostéens. Mes modèles sont l’anguille européenne, Anguilla anguilla, et le saumon atlantique, Salmo salar. Le but de mes études est de rechercher les acteurs des différents axes neuroendocriniens impliqués dans le contrôle de la métamorphose et de la reproduction. Il est aussi d’étudier les régulations de ces axes par des facteurs internes (par exemple : hormones sexuelles et métaboliques) et externes (par exemple : température, photopériode), ainsi que leurs variations pendant le développement et la maturité sexuelle.
L’anguille européenne est une espèce figurant sur la liste des espèces menacées de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) depuis 2008. En effet, le stock mondial de populations d’anguille européenne est en déclin depuis quelques dizaine d’années, et ce déclin est d’autant plus préoccupant que l’aquaculture de cette espèce n’est toujours pas auto-suffisante et dépend entièrement des stocks de civelles. Une des raisons de la difficulté qu’a cette espèce à se reproduire en captivité est qu’au stade argenté, elle se retrouve bloquée en pré-puberté et ce blocage est maintenu tant que sa migration océanique vers l’aire de ponte n’a pas lieu. Mes recherches visent à trouver de nouveaux acteurs de l’axe de reproduction (axe gonadotrope) et/ou de facteurs pouvant activer cet axe, afin de proposer des protocoles innovants d’induction de la maturité sexuelle. Le but ultime de ces recherches est de participer à la mise en place d’une aquaculture auto-suffisante.
Le saumon atlantique effectue une migration de dévalaison vers l’océan qui nécessite des modifications morphologiques, physiologiques et comportementales drastiques, regroupées sous le terme smoltification (métamorphose secondaire). En plus d’être contrôlées par l’action d’hormones, la smoltification et la migration de dévalaison sont sous l’influence de facteurs environnementaux (photopériode et température). Les saumons atlantiques de l’Allier représentent une population unique, la dernière en Europe capable de longue migration (800 km entre l’estuaire et les premières zones de frai). Cette population, dont les effectifs ont beaucoup réduit du fait de nombreux facteurs anthropiques (barrages, dégradation des habitats, pollution de l’eau), est classée en danger. Ces dernières décennies, le réchauffement climatique et les activités humaines locales ont induit une augmentation de la température moyenne de l’eau de la Loire de 2°C, qui va être encore amplifiée par les changements globaux. Mes recherches visent à caractériser le contrôle neuroendocrinien de la smoltification et de la migration et à étudier l’impact d’un réchauffement de l’eau sur ce contrôle, dans un contexte de conservation du saumon de rivière longue (axe Loire-Allier).
J’interviens dans les UDV3, 12 et 16 du Master « Evolution, Patrimoine naturel et sociétés » Spécialité « Unité et Diversité du Vivant » ED227 du MNHN.
Je suis membre du Comité d’éthique du MNHN (Comité Cuvier).