Les poissons-lanternes pris au piège par une barrière thermique

Podcast. France Culture. 17 juin 2025. Durée : 4 min.

Une nouvelle étude révèle l'existence d'une barrière thermique autour de 8 °C qui sépare deux communautés de poissons-lanternes. Avec le changement climatique, cette frontière invisible recule et emprisonne les espèces australes. Présents dans tous les océans, les poissons-lanternes comptent plus de 200 espèces - attention à ne pas les confondre avec les baudroies des abysses ! Bien qu’ils migrent jusqu’à 1 000 mètres de profondeur, ces poissons ne sont pas répartis au hasard : plusieurs espèces cohabitent dans des zones précises, formant ce que les biologistes appellent des communautés. Pour mieux comprendre comment ces regroupements s’organisent et comment ils sont affectés par le changement climatique, une nouvelle étude parue dans Global Change Biology a mené une vaste analyse biogéographique.

La communauté australe repoussée vers le pôle
Parmi la diversité observée, deux communautés ont été étudiées en détail : l’une subtropicale, riche de 73 espèces, l’autre australe, avec 19 espèces autour du pôle Sud. Résultats, elles sont séparées une barrière thermique. Aucune des deux communautés ne franchit le seuil des 8°C. Problème : avec le changement climatique, cette frontière invisible remonte vers le sud. Résultat, les espèces australes pourraient perdre jusqu’à 11 millions de km² d’habitat. Explications avec Cam Ly Rintz, chercheuse doctorante au Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris, dans le laboratoire BOREA à la station marine de Dinard et première autrice de l'étude.

Cam Ly RINTZ

MNHN Station marine Dinard
Doctorante
AQUATREND, BIOPAC
Muséum National d'Histoire Naturelle
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