Rintz, C. L., Koubbi, P., Ramiro-Sánchez, B., Azarian, C., Caccavo, J. A., Cotté, C., Goberville, E., Godet, C., Hulley, P. A., Le Goff, R., Leprieur, F., Robuchon, M., Serandour, B., & Leroy, B. (2025). Biogeographical Regions and Climate Change : Lanternfishes Shed Light on the Role of Climatic Barriers in the Southern Ocean. Global Change Biology, 31(6), e70256. https://doi.org/10.1111/gcb.70256

Les études prédictives sur les réponses spatiales de la biodiversité au changement climatique reposent généralement sur des approches espèce par espèce, comme les modèles de distribution d’espèces.

Dans cette étude, nous proposons une méthodologie alternative qui explore la réponse collective de groupes d’espèces en modélisant des régions biogéographiques. Les régions biogéographiques sont des zones définies par une composition spécifique homogène et séparées par des barrières à la dispersion. Lorsque le climat agit comme une barrière, on s’attend à ce que les espèces d’une même région répondent de manière similaire à des changements de conditions climatiques, permettant ainsi de prédire les déplacements de régions entières en réponse à des scénarios climatiques futurs.

Nous avons appliqué cette approche à l’Océan Austral, qui présente d’abruptes transitions climatiques correspondant à des fronts océaniques, en nous concentrant sur les poissons-lanternes mésopélagiques (famille Myctophidae). Nous avons compilé des données d’occurrence pour 115 espèces de poissons-lanternes depuis 1950, et effectué une analyse basée sur les réseaux pour identifier deux régions biogéographiques majeures : une région australe et une région subtropicale. Celles-ci se sont révélées distinctes, avec un chevauchement limité entre les distributions d’espèces le long du gradient de température et une séparation autour de 8°C, ce qui indique que la température pourrait agir comme une barrière climatique. En appliquant une approche de modélisation d’ensemble, nous avons projeté la réponse de ces régions en fonction de futurs changements de température selon divers scénarios climatiques.

Nos résultats suggèrent une expansion circumpolaire de la région subtropicale et une contraction de la région australe, où l’Océan Austral formerait un cul-de-sac pour les espèces polaires. Enfin, nos résultats suggèrent que, lorsque l’hypothèse d’une barrière climatique est vérifiée, les modèles de communautés suivant la stratégie “assembler, puis prédire” pourraient effectivement prédire les potentiels déplacements d’assemblages d’espèces.

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Cam Ly RINTZ

MNHN Station marine Dinard
Doctorante
AQUATREND, BIOPAC
Muséum National d'Histoire Naturelle
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