Contribution of toothfish depredated on fishing lines to the energy intake of killer whales off the Crozet Islands : a multi-scale bioenergetic approach

Contribution of toothfish depredated on fishing lines to the energy intake of killer whales off the Crozet Islands : a multi-scale bioenergetic approach

Faure, J., Péron, C., Gasco, N., Massiot-Granier, F., Spitz, J., Guinet, C., & Tixier, P. (2021). Contribution of toothfish depredated on fishing lines to the energy intake of killer whales off the Crozet Islands: a multi-scale bioenergetic approachMarine Ecology Progress Series, 668, 149-161. DOI: https://doi.org/10.3354/meps13725

Les pêcheries modifient la disponibilité des proies pour les prédateurs marins en prélevant les ressources mais aussi en leur fournissant de nouvelles opportunités pour se nourrir. Parmi celles-ci, la déprédation, qui se produit lorsque les prédateurs se nourrissent de poissons pris sur les engins de pêche, est un comportement développé par de nombreuses espèces comme un moyen d’acquérir de la nourriture en limitant l’effort. Cependant, on ignore dans quelle mesure les ressources déprédatées des pêcheries contribuent aux besoins énergétiques et affectent la démographie des individus déprédateurs.

Nous avons étudié la contribution de la légine australe Dissostichus eleginoides prise sur les palangres aux besoins énergétiques des orques Orcinus orca autour des îles de Crozet (sud de l’océan Indien) sur la période 2007-2018. Nos résultats indiquent que pendant les jours de pêche avec déprédation, les individus qui interagissent avec la pêcherie ont complété en moyenne 94.1% de leurs besoins énergétiques quotidiens avec la légine prise sur les palangres. Toutefois, cette contribution variait de 1.2 à 13.3% des besoins énergétiques mensuels et de 2.4 à 8.8% des besoins énergétiques annuels de la population totale. Ces résultats suggèrent que l’apport en légine déprédatée peut être non négligeable à fine échelle (quotidienne et individuelle), conduisant potentiellement des effets temporaires d’approvisionnement et des changements dans les pressions de prédation. Ces effets deviennent mineurs (< 10%), en revanche, quand on considère l’ensemble de la population à l’échelle de l’année. La contribution de la légine déprédatée dans les besoins énergétiques annuels de la population a augmenté ces dernières années, probablement lié à l’augmentation des quotas de pêche et des opportunités accrues de déprédation pour les orques, ce qui souligne l’importance de prendre en compte la déprédation dans la gestion écosystémique de l’activité de pêche.

Contact BOREA : Johanna Faure, johanna.faure@mnhn.fr

Portrait de Johanna FAURE
Johanna FAURE
MNHN Paris
Doctorante
BIOPAC
Muséum National d'Histoire Naturelle (MNHN)
Publié le 11 juil 2021
Mis à jour le 11 sep 2021