The epitome of data paucity : Deep-sea habitats of the Southern Indian Ocean

The epitome of data paucity : Deep-sea habitats of the Southern Indian Ocean

Ramiro-Sánchez, B., Martin, A., & Leroy, B. (2023). The epitome of data paucity: Deep-sea habitats of the Southern Indian Ocean. Biological Conservation, 283, 110096.

Dans les grands fonds marins, les coraux, les éponges et d'autres groupes d'animaux abritent divers organismes, y compris des pêcheries commerciales. Mais le chalutage de fond en eaux profondes, intensifié par le changement climatique, met en péril la reconstitution de ces espèces à croissance lente, à longue durée de vie et à maturation tardive. En effet, de nombreuses espèces et habitats d'eau profonde ont une valeur patrimoniale internationale. Connus collectivement sous le nom d'indicateurs d'écosystèmes marins vulnérables, les résolutions des Nations unies prévoient des mesures de conservation pour leur protection. En haute mer, ces mesures sont élaborées par les organisations régionales de gestion des pêches.

L'élaboration de mesures de conservation doit s'appuyer sur des cartes de biodiversité. Les cartes de biodiversité permettent d'analyser et d'identifier les biorégions, qui sont des régions abritant des groupes d'espèces ayant une histoire, des caractéristiques environnementales et biologiques communes. Comprendre si les espèces sont organisées en biorégions est une étape clé dans l'élaboration de mesures de conservation, car cela permet de gérer plusieurs espèces à la fois. Cela permet le maintien de la biodiversité en identifiant des zones représentatives de chaque biorégion.

Nous avons étudié la biodiversité des écosystèmes marins vulnérables du sud de l'océan Indien, où l'APSOI (Accord de Pêche du Sud de l'Océan Indien) est responsable des plans de gestion de la pêche en haute mer. Établi en 2016, l'APSOI a depuis réalisé quelques progrès en matière de protection des écosystèmes marins vulnérables. Cependant, sa vaste zone de gestion, avec des courants et des profondeurs océaniques complexes, et une pêche de fond concentrée, représente un défi pour définir les mesures de conservation à adopter. C'est pourquoi nous avons compilé l’ensemble des données de biodiversité des écosystèmes marins vulnérables dans l’Indien Sud afin de cartographier les biorégions pour la conservation de la biodiversité.

Cependant, nos résultats ont avant tout indiqué que la haute mer de l’Océan Indien Sud est gravement sous-échantillonnée, avec une connaissance de la biodiversité des grands fonds particulièrement incomplète. Malgré ce déficit de connaissances, nous avons pu détecter huit biorégions distinctes dans l'Océan Indien Sud, bien que leur étendue exacte et leur composition détaillée doivent restent à explorer en raison du manque de données. Nos conclusions soulignent la responsabilité de la SIOFA pour protéger la biodiversité unique existant dans la zone, en adoptant le principe de précaution. Ils soulignent également notre responsabilité collective globale d'investir dans des inventaires de la biodiversité des grands fonds, pour combler ces graves déficits de connaissances qui nuisent à la préservation de la biodiversité.

Contact : Berta Ramiro Sánchez 

Légendes

Fig. 1 (illustration de couverture) 
(A) Distribution of observed richness in the study area at 1° latitude-longitude spatial resolution. The black polygon represents SIOFA's management area. (B) Observed richness calculated over different subsets of our data at 1° spatial resolution. (C) Sample completeness profiles calculated for all cells, and (D) Sample completeness profiles calculated for adequately sampled cells only, for all diversity orders at 1° spatial resolution. Undersampled cells are cells that had ≤10 species, only singletons, or <3 sampled sub-cells. Numbers over the boxplots indicate sample size (i.e., number of cells).

Fig. 2 (ci-dessous) Distribution of bioregions (A) and subregions (B) at 1° spatial resolution. There are four bioregions at a first level: an inshore (1), an offshore (3), a Southern Ocean (2) and a sparse (4) bioregion. At a second level, there are six subregions nested within bioregion 1 (prefix 1), two subregions in the Southern Ocean bioregion (prefix 2) and one in the offshore bioregion (prefix 3). The black polygon denotes SIOFA's management area. Bathymetric contours (every 1000 m) are shown for reference.

Portrait de Berta RAMIRO SANCHEZ
Berta RAMIRO SANCHEZ
MNHN Paris
Chargée d'études scientifiques
BIOPAC
Muséum National d'Histoire Naturelle (MNHN)
Publié le 13 juin 2023
Mis à jour le 13 juil 2023