La connaissance des mécanismes qui régulent la structure, la dynamique, le fonctionnement et le devenir des peuplements aquatiques est indispensable à l’élaboration de modèles et constitue un préalable à la proposition d’outils de gestion des espèces et des habitats d’intérêt écologique, patrimonial et/ou halieutique. Il convient donc d’étudier la diversité de ces groupes taxonomiques et leurs traits d’histoire de vie afin de comprendre les relations entre la biodiversité et l'écosystème. L’équipe développe des compétences dans l’étude des communautés des milieux particuliers que sont les systèmes insulaires tropicaux, les hydrosystèmes amazoniens, et les milieux marins et dulçaquicoles tempérés en s’appuyant sur d’importantes bases de données et des collections de références qu’elle a constituées. Ces milieux sont soumis à de fortes perturbations de nature climatique (cyclones, tempêtes, etc.), hydraulique (fortes précipitations, crues dévastatrices, sécheresses, courants marins forcés, etc), hydrodynamique (houles, marées, processus de rétention, etc.), géomorphologique (érosion, etc.) ou anthropiques (barrages, aménagements, etc…) qui conduisent à une adaptation spécifique des organismes qui y vivent, tant sur les processus de colonisation et d’installation que de dispersion. Dans ce contexte, le projet d’équipe se développe en 4 thèmes majeurs : (1) Description, origine et évolution de la biodiversité, (2) Plasticité et adaptations au cours du développement, (3) Dispersion et migrations, (4) Macroécologie, écologie des paysages aquatiques (continentaux et marins) pour la conservation.
Description, origine et évolution de la biodiversité
Nos travaux portent sur l’origine de la mise en place de la faune aquatique actuelle, à la suite des recolonisations postglaciaires et à la persistance de zones refuges, avec notamment comme objectif, la clarification du statut de la faune française et l’amélioration des suivis de la biodiversité et de l’utilisation des outils de bioindication. Ces travaux permettront d’affiner les connaissances sur le statut et les distributions réelles des espèces, préalable indispensable aux études de dispersion et de colonisation, ainsi que la constitution de bibliothèques de référence code-barres ADN, ADNe et la réalisation d’ouvrages sur la faune, indispensables pour les gestionnaires.
Plasticité et adaptations au cours du développement
Les organismes aquatiques présentent souvent des cycles de vie complexes, alternant phases de vie larvaire planctonique, juvéniles et adulte variées. C’est à travers ces phases larvaires que se fait la dispersion des espèces, avant l’installation des adultes. L'équipe étudie la diversité et la plasticité des traits de vie et des réponses adaptatives des espèces. Situés à l’interface entre les écosystèmes continentaux et océaniques, les milieux marins côtiers sont considérés comme des hotspots de biodiversité. Les interactions entre les patrons spatio-temporels de ces espèces et leurs processus écologiques seront étudiées à l’aune des perturbations naturelles et anthropiques de ce milieu.
Dispersion et migrations
Les stratégies de dispersion des espèces représentent un moteur essentiel de la structuration et de la persistance des communautés allant de l’échelle locale du cours d’eau, d’une île ou d’un archipel, à l’échelle régionale. La diadromie, est l’un des modèles les plus étudiés par l’équipe. Elle constitue une stratégie de vie avec des migrations entre des écosystèmes marins et dulçaquicoles. Nous travaillons sur les comportements migratoires afin d’analyser les liens entre traits de vie et migrations. Pour ce volet nous nous appuyons notamment sur les plateformes mer et plongée, et d’expérimentation en milieu naturel et contrôlé de la station marine de Dinard et de la plateforme géospatiale de l’EPHE de Dinard.
Macroécologie, écologie des paysages aquatiques (continentaux et marins) pour la conservation
Sur les écosystèmes modèles (systèmes dulçaquicoles, mers côtières, continuum terre-mer), l’équipe cherche (1) à décrire les patrons de biodiversité aquatique et leur dynamique à plusieurs échelles spatiales ; (2) à relier ces patrons non seulement aux processus qui les sous-tendent, d’origine écologique et évolutive, et à en rechercher aussi les forçages directs ou indirects tels que les changements globaux ou anthropiques; (3) à produire à partir de cette connaissance des indicateurs d’état et de tendance prédictive afin de mieux orienter les politiques et programmes de conservation de la biodiversité dans les territoires. Cet axe s’appuiera sur la discipline émergente de l’écologie des paysages marins.