Assessment of the contamination of marine fauna by chlordecone in Guadeloupe and Martinique (Lesser Antilles)

18 juin 2015

Assessment of the contamination of marine fauna by chlordecone in Guadeloupe and Martinique (Lesser Antilles). Charlotte R. Dromard, Xavier Bodiguel, Soazig Lemoine, Yolande Bouchon-Navaro, Lionel Reynal, Emmanuel Thouard, Claude Bouchon. Environ Sci Pollut Res. DOI 10.1007/s11356-015-4732-z

La chlordécone est un pesticide organochloré, utilisé dans les Antilles françaises de 1972 à 1993 pour lutter contre le charançon du bananier. Cette molécule est très persistante dans l’environnement entrainant la contamination à très long terme des sols agricoles, des rivières adjacentes mais aussi du milieu marin, du fait du lessivage et de l’érosion des terres contaminées.

De 2003 à 2013, sept campagnes de prélèvements en mer ont été organisées afin d’évaluer le niveau de contamination des poissons, Crustacés et Mollusques par ce pesticide. La présente étude consiste en un bilan global de cette contamination après 10 ans de prospection en Guadeloupe et en Martinique. Il s’agit également de la première étude comparant le niveau de contamination des organismes marins en fonction des zones maritimes (géographiques), des groupes taxonomiques et de facteurs écologiques tels que le groupe trophique ou l’habitat préférentiel des espèces étudiées.

Les quatre zones maritimes les plus contaminées par la chlordécone sont situées en aval des rivières et des bassins versants contaminés (anciennes plantations de bananes). Ces zones sont situées le long de la côte sud-est de la Basse-terre en Guadeloupe, au nord-est et à l’est de la Martinique et dans la baie de Fort-de-France (côte ouest de la Martinique).

Il a été mis en évidence une différence de contamination selon les groupes taxonomiques. Les Crustacés sont plus sensibles à la contamination que les poissons ou les Mollusques, affichant des concentrations plus élevées dans des zones parfois peu contaminées. Du point de vue écologique, les espèces fréquentant habituellement les bordures de mangrove et présentant un régime alimentaire détritivore ou omnivore sont les espèces les plus touchées par la pollution par la chlordécone. Ces résultats s’expliquent par la proximité de la mangrove à la source de pollution (zone littorale) qui accentue la contamination « par bain » des organismes de mangrove.

Ces résultats sont cruciaux pour réduire l’exposition de la population locale aux risques liés à la consommation de produits de la mer, potentiellement contaminés par la chlordécone mais aussi pour comprendre le cheminement de la molécule de chlordécone dans les réseaux trophiques marins côtiers des Antilles françaises.

Contacts BOREA :

    Charlotte R Dromard, UMR BOREA, équipe 1, Université des Antilles, Campus de Fouillole, 97159 Pointe-à-Pitre. Email : charlotte.dromard@univ-ag.fr. Tel : 0590483011

    Claude Bouchon, UMR BOREA, équipe 1, Université des Antilles, Campus de Fouillole, 97159 Pointe-à-Pitre. Email : claude.bouchon@univ-ag.fr. Tel : 0590483005