[Alerte presse MNHN] Conserver la biodiversité avec des moyens limités. Espèces et zones à conserver pour préserver l’histoire évolutive des mammifères

[Alerte presse MNHN] Conserver la biodiversité avec des moyens limités. Espèces et zones à conserver pour préserver l’histoire évolutive des mammifères

[Alerte presse MNHN] Conserver la biodiversité avec des moyens limités. Espèces et zones à conserver pour préserver l’histoire évolutive des mammifères

17 juin 2021

Alors que notre planète fait face à sa sixième grande extinction massive d’espèces, que les ressources financières et humaines pour conserver la biodiversité sont limitées, et que des réunions préparatoires pour la COP15 ont actuellement lieu, identifier les espèces et les zones géographiques vers lesquelles diriger les efforts de conservation n’a jamais été aussi crucial.

 Dans ce cadre, une nouvelle étude impliquant le Centre d’Ecologie et des Sciences de la Conservation (CESCO-MNHN-SU-CNRS), l’Institut de Systématique, Évolution, Biodiversité (ISYEB-MNHN-SU-CNRS-EPHE) et le Laboratoire de Biologie des Organismes et des Écosystèmes Aquatiques (BOREA-MNHN-SU-IRD-CNRS-Univ. Caen-Normandie-Univ. des Antilles) est publiée aujourd’hui dans Nature Communications. Cette étude s’est basée sur la diversité phylogénétique, qui mesure les millions d’années d’évolution que représente une espèce ou un groupe d’espèces, comme critère pour identifier les espèces de mammifères et les zones géographiques qui semblent être les plus importantes à conserver à l’échelle de notre planète. Les espèces et les zones identifiées dans cette étude sont celles pour lesquelles des actions de conservation seraient les plus bénéfiques pour la diversité phylogénétique attendue d’ici à 50 ans. Ces nouvelles stratégies de conservation, puisqu’elles sont basées sur les bénéfices que nos actions de conservation pourraient générer sur la biodiversité attendue d’ici à 50 ans, pourraient favoriser l'engagement des décideurs par rapport à la préservation du patrimoine évolutif de notre planète. L’un des moyens de concrétiser cet engagement serait d’inclure un objectif de préservation de la diversité phylogénétique au sein du cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020 actuellement en cours de discussion, et qui pourrait être adopté en octobre 2021 à l’occasion de la COP-15.

L’étude, menée en collaboration avec des chercheurs du centre de recherche commun de la Commission Européenne et de l’‘Australian Museum’, distingue deux catégories d’espèces et de zones qui nécessitent d’être conservées pour préserver l’histoire évolutive des mammifères à l’échelle de notre planète :

  • celles qui devraient être protégées en priorité (telles que la souris-oppossum des montagnes et l’Afrique du Sud-Est)
  • celles qui nécessiteraient des actions de conservation préventives (telles que l’oryctérope et l’Amazonie)

Beaucoup de ces espèces et de ces zones ne sont actuellement pas assez protégées. 

RÉFÉRENCE :

Robuchon, M., Pavoine, S., Véron, S., Delli, G., Faith, D.P., Mandrici, A., Pellens, R., Dubois, G., Leroy, B. Revisiting species and areas of interest for conserving global mammalian phylogenetic diversity. Nature Communications, 2021, DOI: 10.1038/s41467-021-23861-y

Portrait de Marine ROBUCHON
Marine ROBUCHON
MNHN Paris
Contractuelle de la recherche
BIOPAC
Publié le 17 juin 2021
Mis à jour le 27 juin 2021