Ce projet a pour but de construire une base de données sur la distribution des espèces de poissons rencontrées dans l’ensemble du bassin amazonien.
L’information nécessaire sera extraite des publications scientifiques, de la littérature grise, des données en ligne, des collections conservées dans les muséums et les universités. La validité et la pertinence de chaque donnée sera soigneusement examinée. Le “California Academy of Science’s Catalog of Fishes” (CAS) servira de référentiel taxonomique pour attribuer les synonymies et lister les espèces valides. Les régions sous- échantillonnées seront identifiées pour planifier autant que possible des expéditions d’inventaire sur le terrain afin d’améliorer la couverture géographique de la base de données.
Dans un système d’information géographique (SIG), les données d’occurrences géo-référencées seront couplées à des facteurs environnementaux susceptibles d’expliquer la distribution des espèces (isolation géographique, diversité de l’habitat, variables climatiques) et estimés à une résolution d’un demi degré. En utilisant les sous-bassins comme unités d’étude, une analyse biogéographique sera conduite à l‘échelle du bassin amazonien basée sur la richesse spécifique, l’endémisme et le turnover spatial. Ces analyses permettront d’évaluer la représentativité et l’originalité taxonomique de chaque sous-bassin afin d’identifier des “hotspots” de biodiversité.
Des scénarios de changement climatique pour les années 2050 et 2080, issus des modèles les plus usités, seront utilisés pour modéliser d’éventuels déplacements d’aire de distribution géographique et de possibles extinctions de populations ou d’espèces. La base de données de grande qualité ainsi constituée servira ultérieurement à évaluer les conséquences du changement global sur les communautés de poissons, à favoriser des actions de conservation à l’échelle régionale et contribuer à développer une gestion des écosystèmes trans-nationale.
Cette initiative est la première de ce type sur le bassin amazonien en dépit du fait que s’y concentre la plus grande biodiversité en poissons d’eau douce observée sur le globe. La connaissance encore parcellaire sur la distribution spatiale de ces espèces couplée à une taxonomie parfois confuse est un frein au développement d’approches d’envergure et de modèles. Ce projet a pour but de combler ces manques, une étape indispensable pour une meilleure compréhension de cet écosystème unique et si diversifié.
ERANET LAC project 2016-2018
ELAC2014/DCC-0210
Collaboration :
- Institut de Recherche pour le Développement (France)
- Pontificia Universidad Javeriana (Colombie)
- Royal Belgian Institute of Natural Sciences (Belgique)
- Universidad Nacional Mayor de San Marcos (Pérou)
Coordination : Thierry Oberdorff