Bioindicateurs du milieu marin : utilisation des macroalgues comme outil d’évaluation de la qualité biologique des eaux marines : réponse à une problématique d’échouages d’algues
Afin de limiter et prévenir la dégradation des écosystèmes côtiers, il est nécessaire de développer des outils efficaces d’évaluation et de suivi de la qualité des milieux. Le potentiel de bioindication de la qualité des eaux par les algues a été évalué dans un contexte d’échouages d’algues à Grandcamp-Maisy et Courseulles-sur-Mer (Calvados). Ces accumulations estivales se caractérisent par une grande hétérogénéité qualitative (Rhodophyta, Phaeophyta, Chlorophyta) et quantitative et sont le fait de la proximité de platiers rocheux colonisés par les algues. Cependant leur biodiversité s’est avérée relativement pauvre en raison de la faible bathymétrie des estrans et de la présence de larges plages sableuses. L’évaluation de l’état des peuplements à partir de l’indicateur REBENT «macroalgues intertidales» a révélé une qualité «Moyenne» des eaux due en grande partie à la spécificité des estrans plats du Calvados. Un protocole d’évaluation plus adapté (QUEROSA) a donc été mis au point. Un suivi in situ à fine échelle des paramètres biologiques (δ15N, contenu N, δ13C) de six macroalgues a été réalisé sur les 2 sites d’échouage en 2012 et 2013. Contrairement aux points de référence océanique (Chausey) et fortement anthropisé (Seine), une variation saisonnière de la signature isotopique δ15N a été mise en évidence sur les 2 sites avec des δ15N faibles au printemps suggérant une entrée d’azote agricole et élevés en fin d’été liés à une entrée d’azote régénéré issu de la décomposition des algues épaves. La comparaison in situ du δ15N des différentes algues couplée à une étude in vitro ont permis de montrer la pertinence de l’utilisation de chaque espèce comme bioindicateur.
Mots-clés : Algues marines, Biodiversité, Indicateurs biologiques, Isotopes, Mer-Pollution, Baie de Seine (France)