Distribution, associated species and extent of biofouling reefs formed by the alien species Ficopomatus enigmaticus (Annelida, Polychaeta) in marinas.

30 aoû 2018

Distribution, associated species and extent of biofouling “reefs” formed by the alien species Ficopomatus enigmaticus (Annelida, Polychaeta) in marinas.
Maud Charles, Robin Faillettaz, Nicolas Desroy, Jérôme Fournier, Katherine Costil. Estuarine, Coastal and Shelf Science, July 2018, https://doi.org/10.1016/j.ecss.2018.07.007

Dans les ports, les surfaces artificielles sont souvent colonisées par une épifaune exogène qui tolère un haut niveau de pollution. Les bio-constructions produites par certaines espèces introduites peuvent offrir des micro-habitats et des abris pour la faune vagile mais elles constituent également une gêne par rapport aux activités humaines. Dans ce contexte, la présente étude a permis d’évaluer : 1) l’étendue, sur les structures portuaires des marinas normandes, du biofouling généré par le polychète introduit, Ficopomatus enigmaticus et 2) la biodiversité de la faune sessile ou vagile associée à ces récifs et comprenant des espèces autochtones mais aussi allochtones.

Des récifs construits par F. enigmaticus sont retrouvés dans 6 des 12 bassins de plaisance oligohalins ou mésohalins. Le volume total de biofouling varie significativement en fonction des marinas, avec un maximum observé dans le vieux bassin d’Honfleur (459.52 mL 0.04 m-2). Dans 5 marinas sur 6, F. enigmaticus domine largement la communauté invertébrée sessile tant en volume (74-100%) qu’en poids (70-100%). Le biofouling est formé par un total de 5 espèces, toutes introduites, et il est colonisé par 15 taxons invertébrés vagiles dont 3 espèces introduites ou cryptiques. Le crabe exogène Rhithropanopeus harrisi montre les plus fortes fréquence (>80%) et densité moyenne (>300 ind m-2) et la densité globale des espèces sessiles (hormis F. enigmaticus) et celle des espèces vagiles sont significativement corrélées (r=0.824; p<0.05). Alors que la densité de la faune vagile est également significativement corrélée avec le biovolume de B. improvisus et M. leucophaeata, ce n’est pas le cas avec F. enigmaticus (r=0.421; p>0.05). En cohérence avec de précédentes études, ces résultats suggèrent que F. enigmaticus est une espèce ingénieure qui augmente l’hétérogénéité spatiale et offre des abris pour la faune associée à ses récifs. De plus, à l’échelle régionale, les différences inter-sites observées pour la faune vagile reflèteraient des différences de conditions environnementales telle que la salinité. Dans le contexte des changements climatiques, l’évolution de la distribution géographie de F. enigmaticus a été examinée à l’échelle des côtes européennes. Ainsi, une augmentation de la température de la surface de la mer qui atteindrait 18°C, seuil de température pour la ponte, conduirait probablement à une extension de l’espèce vers le nord et, en particulier, à l’est et au nord de la mer Baltique.

Contact BOREA : Katherine COSTIL, katherine.costil@unicaen.fr