Geographic variation in stable isotopic and fatty acid composition of anguilliform leptocephali and particulate organic matter in the South Pacific

15 avr 2016

Variation géographique de la signature isotopique et de la composition en acides gras des leptocéphales d’anguilliformes et de la matière organique particulaire dans le Pacifique Sud.

Marine Ecology Progress series, VOL 544: 225-241, 2016. doi: 10.3354/meps11575. Camilla Liénart,  Eric Feunteun, Michael J. Miller, Jun Aoyama, Jean-Michel Mortillaro, Cédric Hubas, Mari Kuroki, Shun Watanabe, Christine Dupuy, Alexandre Carpentier, Tsuguo Otake, Katsumi Tsukamoto, Tarik Meziane

L’écologie trophique de trois familles de larves leptocéphales d’anguilliformes a été étudiée dans le Pacifique Sud. La matière organique particulaire (MOP) semble être la base de leur régime alimentaire, cependant, le type de MOP qu’elles assimilent n’est toujours pas clairement déterminé. L’étude des isotopes stables du carbone et de l’azote (δ13C, δ15N) et de la composition en acides gras (AG) de ces larves et de la MOP révèle une forte contribution des AG polyinsaturés (en particulier 20:5ω3 et 22:6ω3) dans les tissus des leptocéphales (34 à 42% selon la famille) alors que la MOP présente seulement une petite proportion de ces AG (∼9%). Cela qui indique une qualité nutritionnelle faible pour cette MOP. La signature isotopique en δ15N montre un schéma latitudinal similaire pour les trois familles de leptocéphales ainsi que pour la MOP, avec des valeurs diminuant du nord au sud, en lien avec les courants océaniques. La composition en AG montre également un schéma similaire avec une MOP du courant du nord de la zone d’étude moins riche en AG polyinsaturés, de la même manière que les larves récoltées dans ce même courant.

Ces résultats suggèrent l’existence d’une variabilité régionale dans la qualité nutritionnelle (différentes contributions en AG saturés et 22:6ω3) mais aussi la disponibilité de la MOP (marqueurs AG de différents organismes planctoniques).

De plus,  les stratégies alimentaires des leptocéphales semblent différents selon la famille considérée, qui se montre soit capable de sélectionner certains types de MOP, soit de se nourrir de manière opportuniste sur tous les types de MOP. Des recherches futures concernant de possibles différences d’assimilation du matériel issu de la MOP ou encore des différences physiologiques entre les familles de leptocéphales apporteront des connaissances supplémentaires pour comprendre l’écologie trophique des leptocéphales. 

Contact BOREA : Tarik Méziane, professeur MNHN, équipe 6.