Impact des changements environnementaux sur le phytoplancton ; intégration des approches par niche écologique et traits fonctionnels à l’étude des communautés phytoplanctoniques en Baie de Seine
Les écosystèmes côtiers font face à un environnement changeant qu'il soit d'origine naturelle ou anthropique. Le phytoplancton, à la base des réseaux trophiques marins, se situe au cœur du fonctionnement des écosystèmes. L'objectif de cette thèse s'intègre dans le cadre du projet S3-EUROHAB, et vise à évaluer la variabilité spatio-temporelle des communautés phytoplanctoniques au sein de divers systèmes de Manche Est, notamment en Baie de Seine. Pour répondre à ces objectifs, des approches allant de la physiologie à la communauté, et des unités taxonomiques aux caractéristiques fonctionnelles ont été explorées. Si l'approche communautaire permet de rendre compte du faible niveau de déviation inter-annuel au sein des assemblages phytoplanctoniques, elle révèle également des différenciations spatiales où chaque communauté est sous forte influence des facteurs environnementaux locaux. Ces patrons de variabilité spatiale sont également retrouvés au travers de l'approche fonctionnelle. Par ailleurs, la relation traitsenvironnement permet d'étudier l'adéquation entre stratégies fonctionnelles et distribution environnementale (niche écologique). Les résultats montrent que, malgré la forte diversité des organismes étudiés et le choix de traits, des taxons partageant des similarités fonctionnelles partagent également des niches écologiques similaires. En complément d'une approche fonctionnelle communautaire, une approche expérimentale a été développée afin d'évaluer la plasticité du phytoplancton, notamment de contenus intracellulaires. Cette dernière révèle ainsi des adaptations spatiales et temporelles des teneurs en lipides et en chlorophylle-a des organismes phytoplanctoniques, en réponse aux besoins en lumière et pour le maintien du bon fonctionnement de la cellule selon les gradients environnementaux. Enfin, la relation entre les facteurs environnementaux et la dynamique de deux taxons toxiques Dinophysis sp. et Pseudo-nitzschia sp. a été étudiée. Dans un premier temps, cela met en évidence entre autre l'affinité de Dinophysis sp. avec l'augmentation de température et la stratification qu'elle induit au sein de deux environnements contrastés; britannique et français. Dans un second temps, les circonstances des efflorescences de Pseudo-nitzschia sp. suggèrent l'existence de pressions biotiques contraignantes et possiblement causes des épisodes de toxicités observées de 2011 à 2014.