Atelier "Use of coastal and estuarine food web models in politics and management: The need for an entire ecosystem approach to prevent crises" : 25-27 septembre 2017 à Sylt (Allemagne)

25 sep 2017 - 27 sep 2017

Du 25 au 27 septembre 2017 se tiendra l’atelier « Use of coastal and estuarine food web models in politics and management: The need for an entire ecosystem approach to prevent crises / Utilisation des modèles de réseau trophiques côtiers et estuariens en gestion et décision politique : la prévention des crises passera par une approche écosystémique complète » organisé par l’Alfred Wegener Institute de Sylt (Allemagne).

Nathalie Niquil, directrice de recherche CNRS à l'Université de Caen, UMR BOREA, est invitée et communiquera sur :

Un historique des indicateurs de fonctionnement trophiques proposés à l’OSPAR illustré par le cas du futur parc éolien de la Baie de Seine. Et après : vers une connexion des analyses de réseaux écologiques et sociologiques  ?

Nathalie Niquil 1, Aurore Raoux 1,2, Georges Safi 1, Ghassen Halouani 1, Valérie David 3, Jean-Claude Dauvin 2, Camille Mazé 4

1 CNRS/Université de Caen Normandie, UMR BOREA, 14032 Caen, France
2 CNRS/Université de Caen Normandie, UMR M2C, 14032 Caen, France
3 CNRS/Université de Bordeaux, UMR EPOC, 33400 Talence, France
4 CNRS/UBO/IUEM, UMR LEMAR, APOLIMER, 29280 Plouzané, France

Résumé :
Depuis 2011, nous proposons à l’OSPAR des indicateurs de santé des écosystèmes marins qui soient holistiques (prendre en compte tout l’écosystème) et fonctionnels (basés sur des flux de matière organique), dans le cadre de l’application du descripteur Réseaux Trophiques de la Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin. Aujourd’hui, le « niveau trophique moyen » est inclus dans la liste des indicateurs communs de l’OSPAR et sera suivi dans les prochaines évaluations. D’autres indicateurs, basés sur l’analyse des réseaux écologiques sont en cours de développement. Nous les avions proposés à l’OSPAR comme indicateurs candidats, afin d’ouvrir une fenêtre sur les recherches en cours dans ce domaine. Nous avons ainsi pu montrer aux gestionnaires de l’environnement, les difficultés rencontrées lorsqu’on essaye de relier théories écologiques et observations, et de déconvoluer les causes et les effets dans ces systèmes complexes que sont les réseaux trophiques. Nous illustrerons cette recherche avec le cas de la Baie de Seine, où nous avons modélisé les effets potentiels de la construction et de l’exploitation d’un parc éolien offshore. Nous avons utilisé la méthode Ecopath with Ecosim de modélisation pour décrire le réseau trophique actuel et son évolution probable liée à l’effet récif (arrivée d’animaux colonisant les structures dures) et l’effet réserve (limitation de la pêche par endroits). Nous avons relié les résultats observés sur les indices de l’analyse des réseaux avec les théories d’Odum sur la maturité des écosystèmes. Si le système semble plus mature sous cet angle par l’apport de structures en 3 dimensions, l’indicateurs du niveau trophique marin semble lui plutôt baisser. Nous utilisons actuellement ce travail pour passer à une modélisation spatialisée de la Baie de Seine (module Ecospace).  La prochaine étape sera de proposer une jonction entre les réseaux écologique et celui des acteurs humains dans l’objectif : 1) de reconstruire le processus de décision en observant la position des acteurs et des institutions, 2) de définir comment les résultats des modèles écologiques sont pris en considération dans le réseau des acteurs humains et 3) de joindre des deux types de réseaux dans un modèle commun de socio-écosystème. Notre démarche se place ainsi dans le concept de Développement Durable afin de mieux comprendre  les perceptions et les intérêts conflictuels entre les acteurs (producteurs d’électricité, marins pêcheurs, associations de défense de l'environnement par exemple).