"Gaïa : hypothèse, programme de recherche ou philosophie de la nature ?"

20 mai 2016

Pour la prochaine séance du séminaire « Histoire, Philosophie et Sociologie de l'Ecologie » (HPSE), Sébastien Dutreuil (IHPST- Paris 1-Panthéon Sorbonne), interviendra sur le thème :

*Gaïa : hypothèse, programme de recherche ou philosophie de la nature ?*

             vendredi 20 mai 2016 de 11h à 12h30

Cette séance aura lieu à l’ Auditorium de l'iEES (UPMC Campus Jussieu, 7 quai St Bernard, Bâtiment A, 7ème étage). accès.

Ce séminaire est organisé par Silvia De Cesare (doctorante au MNHN, UMR BOREA, équipe 6), Clémentine Renneville (doctorante équipe EERI du dpt DCFE, UMR BOREA, équipe 2) et Henri de Parseval (ATER au dpt DCFE).

Résumé :
Un récit standard a été élaboré à propos de l’hypothèse Gaïa (HG) dans les années 1980, puis a largement été diffusé et persiste aujourd’hui en dépit d’une recrudescence de travaux scientifiques, historiques et philosophiques sur HG. Ce récit affirme qu’HG est de la pseudo-science, critiquée par les biologistes de l’évolution et n’ayant intéressé que les néo-païens.

Sur la base d’une analyse d’histoire, de sociologie et de philosophie des sciences, S. Dutreuil commence par montrer que ce récit standard ne tient pas. Il montre qu’HG a généré une littérature scientifique abondante (en climatologie, biogéochimie, sciences de la complexité, écologie, philosophie, écologie politique) au sein de laquelle on peut montrer qu’HG a été comprise suivant trois catégories distinctes : une hypothèse, un programme de recherche, une philosophie de la nature accompagnée de prescriptions environnementales.

Puis il précise le contenu de chacune de ces catégories. Sur la base d’une analyse des méthodes et arguments mobilisés par les scientifiques pour critiquer ou soutenir HG, il résume la structure épistémologique de HG comme hypothèse/théorie. Il présente ensuite des arguments historiographiques en faveur de l’idée que HG comme programme de recherche est à la base de l’élaboration des « sciences du système Terre », paradigme émergeant dans les années 1980, structurant les recherches contemporaines en climatologie et biogéochimie et sous-tendant le discours actuel de l’anthropocène. Il termine en précisant les déplacements opérés par HG comme philosophie de la nature sur certains concepts importants (vie, nature, environnement), en soulignant l’importance, pour cette philosophie de la nature, du contexte sociologique et politique dans lequel HG a été élaborée dans les années 1960 et 1970.

La prochaine séance du séminaire aura lieu le vendredi 27 mai (intervenant : Julien Delord)