Le saumon, les aloses, les lamproies et l'anguille, qu’ont-ils en commun ? Ce sont des poissons migrateurs qui ont la particularité d'utiliser à la fois les eaux douces et les eaux marines pour accomplir leur cycle de vie. En Europe, ces poissons dits amphihalins fournissent des services apportant bien-être et croissance économique aux populations locales concernées : approvisionnement en nourriture, services dits de régulation (il s’agit du seul flux de matière de la mer vers les rivières) et bien sûr des services récréatifs et culturels. Il s’agit d’espèces charismatiques aux cycles biologiques encore méconnus dont la gestion complexe bénéficie à la qualité de l’environnement et à de nombreuses autres espèces.
Or les activités humaines et le changement climatique menacent ces poissons emblématiques et leurs habitats. Bien que des mesures aient été prises, ces espèces et leurs habitats sont particulièrement vulnérables et la situation reste critique.
Le projet européen DiadES (Diadromous fish and Ecosystem Services. Services écosystémiques et poissons migrateurs amphihalins face au changement climatique) vise à améliorer la coopération transnationale afin de mieux préserver ces espèces. Il cherchera notamment à évaluer et renforcer les services écosystémiques rendus tout en prenant en compte les possibles changements de répartition géographique de ces espèces imposés par le changement climatique. Ainsi, de nouvelles interactions entre territoires sont susceptibles d’émerger, incitant à la mise en place de formes de gestion plus adaptées de ces poissons.
Cette initiative coordonnée par Irstea (Géraldine Lassale et Patrick Lambert) réunit 30 partenaires européens. Les partenaires français du projet sont : le Muséum National d’Histoire Naturelle (avec l'équipe BIOPAC de BOREA, Eric Feunteun, Thomas Trancart, Nils Teichert), l’Agence française pour la biodiversité, le Comité National des Pêches Maritimes et des Elevages Marins, l’Union des fédérations pour la pêche et la protection du milieu aquatique du Bassin Loire-Bretagne et la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement de Nouvelle Aquitaine.
Ce projet est financé par le programme Interreg Espace Atlantique du Fond Européen de Développement Régional (FEDER), avec un budget de 2,2 millions d'euros, et sera mis en œuvre jusqu'en 2022.
Contact BOREA : Eric Feunteun, feunteun@mnhn.fr