Isolement, Culture et Analyses Toxicologiques de Souches de Micro-Algues et de Cyanobactéries des Eaux Thermales de Balaruc-les-Bains.

Compte-tenu du niveau de saturation et de vétusté des établissements « Athéna » et « Hespérides », un nouveau complexe thermal, certifié ISO 9001, ouvrira ses portes en février 2015. De plus, la fabrication des boues de la station de Balaruc-les-Bains ne permet plus de répondre aux critères de maîtrise de la sécurité sanitaire. En effet, au vu du potentiel toxique de certaines cyanobactéries, l’utilisation du péloïde peut poser un risque sanitaire. C’est ainsi que les pouvoirs publics demandent de plus en plus aux exploitants du thermalisme de garantir une très bonne qualité sanitaire de leurs produits thermaux et notamment celle de la boue. Dans ce contexte, un nouveau processus de fabrication de la boue sera mis en œuvre en réponse aux nouvelles exigences. La présente étude s’inscrit dans le cadre de la modernisation du procédé de fabrication de la boue thermale du nouvel établissement de Balaruc-les-Bains. La station thermale a fait appel à l'équipe "Cyanobactéries, Cyanotoxines et Environnement" de l’UMR 7245 MNHN/CNRS dans le cadre d’une convention de recherche autour de ses compétences en écotoxicologie et en taxinomie du phytoplancton. En effet, l’équipe conduit depuis plusieurs années différents travaux de recherche sur les micro-algues et les cyanobactéries aussi bien planctoniques que benthiques, dans des milieux variés. Elle dispose également de plusieurs outils analytiques permettant d’évaluer le risque toxique lié aux cyanobactéries. De plus, le MNHN détient une collection de micro-algues et de cyanobactéries importante qui permet la conservation d’un grand nombre d’espèces (http://mcam.mnhn.fr//Collections/Cyanobacteries.htm). Les objectifs de l’étude ont été définis comme suit:

1. identifier et quantifier les populations de micro-algues et des cyanobactéries des eaux thermales de Balaruc-les-Bains in situ en relation avec les paramètres physico-chimiques du milieu. Les échantillons qui font l’objet de cette étude se composent de matériel se développant à l'extérieur sur un lit de boue sur lequel s'écoule de l'eau thermale à 30-35°C. Cette microflore participe à la spécificité du péloïde de Balaruc-les-Bains;

2. isoler et cultiver les différentes espèces de micro-algues et de cyanobactéries représentatives pouvant avoir un intérêt thérapeutique pour la station thermale. Le but, en l’occurrence, est d’obtenir in vitro une représentation fidèle de la dominance de la microflore algale et de cyanobactéries observée in situ. Le souhait de l’exploitant est de reconstituer la « recette historique » du péloïde de la station thermale;

3. évaluer le potentiel toxique lié aux cyanotoxines majeures des espèces isolées (Tableau 5). En effet, les cyanobactéries peuvent produire des métabolites toxiques lors de la lyse cellulaire. La recherche de toxicité nécessite l’utilisation d’outils analytiques (immunologiques, moléculaires et chimiques) et de biomasses suffisantes. À l’issu de cette étude, et sur la base de critère d’innocuité des souches (absence de production de cyanotoxines) une sélection de taxa sera proposée en concertation avec les interlocuteurs scientifiques de la station thermale de Balaruc-les-Bains. Les espèces retenues seront conservées dans la collection de micro-algues et de cyanobactéries du MNHN et serviront pour inoculer la boue au cours du nouveau processus de fabrication du péloïde de Balaruc-les-Bains.