The unique functioning of a pre-Columbian Amazonian floodplain fishery

03 May 2018

Blatrix R., Roux B., Béarez P., Prestes-Carneiro G., Amaya M., Aramayo J.L., Rodrigues L., Lombardo U., Iriarte J., Gregorio de Souza J., Robinson M., Bernard C., Pouilly M., Durécu M., Huchzermeyer C.F., Kalebe M., Ovando A. & McKey D. (2018). The unique functioning of a pre-Columbian Amazonian floodplain fishery. Scientific reports 8(1), 5998. doi:10.1038/s41598-018-24454-4

L'archéologie fournit peu d'exemples de pêcherie à grande échelle à la frontière entre la capture et l'élevage des poissons.
En Bolivie, nous avons analysé l'organisation spatiale de remblais de terre de l’époque précolombienne, construits pour capturer des poissons lors de leur migration entre les plaines inondables et la rivière, pour déduire le fonctionnement de cette pêcherie.
Ces longs remblais de terre traversent les plaines inondables et sont ponctués par des déversoirs en forme de V pointant vers l'aval pour l'écoulement de l'eau. Des étangs sont associés à ces déversoirs, le V formant souvent la paroi aval de l'étang. Certains déversoirs permettaient la capture des poissons portés par le courant qui passe au travers de l'exutoire du déversoir. Dans d’autre cas, le fonctionnement ne peut pas être expliqué simplement par l'hydraulique car les déversoirs ne présentent pas d’orifice pour servir de passe à poisson. Dans ces cas, les plus nombreux (79%), nous suggérons que lorsque le niveau d’eau était encore assez élevé pour s'écouler par-dessus le seuil du déversoir, les poissons s'approchaient de celui-ci en suivant le courant sans pouvoir le franchir. Ils restaient alors dans les eaux plus profondes et plus lentes de l’étang. La baisse du niveau de l'eau concentrait davantage de poissons dans les étangs. L'étang servait donc de piège. L'étang et le déversoir en V ont été conçus pour cette fonction.
La pêche en barrage et la pêche en étang sont toutes deux pratiquées dans les plaines inondables d'Afrique aujourd'hui. En combinant les deux, ce système précolombien apparaît unique au monde.

Contac BOREA :
Marc POUILLY, pouilly@ird.fr