Ocean acidification impacts growth and shell mineralization in juvenile abalone (Haliotis tuberculata)

Ocean acidification impacts growth and shell mineralization in juvenile abalone (Haliotis tuberculata). Auzoux-Bordenave, S, Wessel, N, Badou, A, Martin, S, M’Zoudi, S, Avignon, S, Roussel, S, Huchette, S, Dubois, P. Marine Biology, 2020, volume 167, pages 1-14. Doi: 10.1007/s00227-019-3623-0

L’acidification des océans est un processsus responsable de modifications significatives de la chimie des carbonates, avec de potentielles répercussions sur les organismes calcifiants. Les mollusques calcifiés comptent de nombreuses espèces d’intérêt écologique et économique, qui assurent des services écosystémiques essentiels et fournissent des ressources alimentaires, notamment pour la population humaine. En raison de la présence d’un squelette en carbonate de calcium et de leurs caractéristiques physiologiques, les mollusques sont parmi les invertébrés marins les plus vulnérables à l’acidification de l’eau de mer, notamment au cours des stades précoces de leur développement.  Cette étude analyse les effets d’une acidification expérimentale de l’eau de mer sur les stades juvéniles de l’ormeau Européen Haliotis tuberculata, un gastéropode d’intérêt écologique et économique. Des juvéniles agés de 6 mois ont été exposés durant  trois mois à quatre conditions de pH (8.1, 7.8, 7.7, 7.6), correspondant respectivement à une condition ambiante actuelle et  trois scénarios de pH futurs à l’horizon 2100.  Différents paramètres tels que la survie, la croissance, la microstructure et la résistance de la coquille ont été comparés entre les différentes conditions de pH. Au bout de 3 mois d’exposition à pH 7.6, une diminution significative de la longueur, du poids et de la résistance de la coquille ont été mesurés. Les observations au MEB ont également montré un impact sur la microstructure coquillière qui se traduit par la corrosion du périsotracum et une altération des couches minéralisées, notamment de la nacre. Ces impacts sur la croissance et la microstructure coquillière ont été montrés au pH le plus faible (pH 7.6) pour lequel le taux de saturation de l’aragonite était <1.

Nos travaux montrent que la diminution du pH de l’eau de mer entraîne des effets globaux sur la croissance mais également sur l’intégrité de la coquille carbonatée chez les juvéniles d’ormeau H. tuberculata. Ces effets pourraient avoir des répercussions négatives sur l’écologie et l’aquaculture de cette espèce d’intérêt commercial. 

Contact :  Stéphanie Auzoux-Bordenave, maître de conférences SU/BOREA, station marine de Concarneau, stephanie.auzoux-bordenave@mnhn.fr