DIREC. Utilisation des algues du genre DIctyota comme outil de REmédiation contre la Chlordecone

DIREC. Utilisation des algues du genre DIctyota comme outil de REmédiation contre la Chlordecone

La chlordécone est un pesticide organochloré, utilisé entre 1972 et 1993 dans les Antilles française pour lutter contre le charançon de la banane. Cette molécule fortement rémanente dans le milieu naturel a fait l’objet de nombreuses études sur ses effets écotoxicologiques, ses capacités d’accumulation dans les produits issus de l’agriculture ou la qualité des eaux.

L’objectif du projet DIREC est d’étudier la bioaccumulation de cette molécule dans les macroalgues côtières de Guadeloupe, et notamment celles du genre Dictyota, qui ont déjà été identifiées comme des organismes bioaccumulateurs de chlordécone. Pour cela, des expériences portant sur la cinétique d’accumulation de la molécule seront réalisées in situ et en milieu contrôlé. Les propriétés protéolitiques et métabolomique des Dictyota seront étudiées afin de comprendre le mécanisme d’accumulation. Enfin, ces macroalgues seront testées en vue de fabrication de charbons actifs permettant la filtration des eaux contaminées.

Une première campagne de prélèvement, réalisée au cours de l’année 2020, a permis de dresser une cartographie de contamination des macroalgues du genre Dictyota. Pour cela, les échantillons de macroalgues et d’eau de mer ont été collectés sur six sites d’étude, contrastés en termes d’intrants terrigènes. Les macroalgues situées en aval des cours d’eau contaminés (Petit-Bourg, Capesterre Belle-Eau et Vieux Fort) affichent des concentrations élevées (jusqu’à 629  µg.kg-1).

L’expérience de transplantation a été réalisée en janvier et février 2021. Nathan Schaal, étudiant à l’Université des Antilles, a rejoint l’équipe RECAP à cette occasion dans le cadre de son stage de Master 1. Des échantillons de macroalgues indemnes de contamination (prélevés sur le site « contrôle » de Port-Louis) ont été positionnées dans des cages au large de Petit-Bourg. Les macroalgues ont ensuite été récupérées à sept pas de temps différents durant un mois, afin d’étudier la cinétique de contamination. Les premiers résultats indiquent que les macroalgues atteignent une concentration en chlordécone de l’ordre de 45 µg.kg-1 à partir d’une semaine d’exposition à la contamination.

La prochaine étape du projet est de réaliser l’expérience de contamination en milieu contrôlé et de comparer les caractéristiques protéomiques des macroalgues issues des sites impactés et celles du site « contrôle ».

Contact BOREA : Charlotte Dromard, Equipe RECAP, charlotte.dromard@univ-antilles.fr

Partenaires

  • Gerado Cebrian-Torrejon (UA, COVACHIM)
  • Soazig lemoine (UA)
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Charlotte DROMARD
UA Pointe à Pitre Guadeloupe
Assistant professor
RECAP
University of the French West Indies (UA)
Published on 15 Feb 2021
Updated on 15 Mar 2021